L'insomnie

Publié le par María

Ce quelque chose qui nous tient éveillés certaines nuits, des noeuds mentaux qui remplissent le noir. La lune brille dehors et il faudrait déjà qu'elle disparaisse, place au soleil, au ciel bleu, au jour. Mais non, le noir partout, le noir dehors et dans la tête tout se bouscule, essaie de trouver sa place en vain. Des centaines de voix qui voudraient être entendues mais à l'agora de la conscience ces cris et murmures blessent et entaillent nos espoirs terrifiés.

Ce quelque chose qui nous tient éveillés sans que l'on puisse réellement mettre le doigt dessus. Une image ? Un son ? Une voix ? Un masque invisible qui manie des ficelles qu'il faudrait couper mais contre lesquelles nos dents sont épuisées de lutter. Les ciseaux depuis longtemps jetés aux étoiles. Un masque invisible qui nous tiraille, insaisissable, qui s'empare de nos rêves et s'enfuit avec notre sommeil. 

Ce quelque chose qui nous tient éveillés dans le noir, qui se roule dans nos draps et se rit de nos soupirs. Il impose sa présence dans le creux de nos nuits... l'infernal tic tac des heures dérobées, ravies. Sinistre nourriture que les craquements de notre âme, il s'en bâfre pourtant et nous tend le miroir abhorré de nos pensées emmêlées.

Ce quelque chose qui nous tient éveillés en nous forçant à nous regarder, en nous mettant face à nous-mêmes. "C'est moi ça ?" Sans aucun doute. L'ombre de nos peurs qui nous rattrape soudain, les questions sans réponse jamais prononcées qui affluent, et la clef, la clef de notre boîte de Pandore abandonnée à des rêves d'or qui ne viendront pas.

 

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